GRANDS ETHOLOGUES
- Dian Fossey
Dian Fossey, née le à San Francisco et assassinéele dans les montagnes des Virunga au Rwanda, est une primatologue américaine, spécialisée dans l'étude du comportement des gorilles de l'Est. Elle les a étudiés régulièrement dans les forêts de montagne du Rwanda, encouragée à l'époque par l'archéologue britannico-kényan Louis Leakey. Elle est assassinée en 1985. On ne connaît pas son assassin.
Dian Fossey a profondément révolutionné la primatologie et l'éthologie par ses recherches sur les gorilles de montagne et son engagement pour leur protection.
Méthodes innovantes d'observation
Fossey a introduit des techniques d'observation empathiques, utilisant la mimétisation du comportement des gorilles pour gagner leur confiance et les habituer à sa présence, ce qui a permis des observations de très près sans perturber leur mode de vie naturel. Elle a aussi mis au point des méthodes non invasives d'identification individuelle, notamment par le dessin des motifs de « noseprints ».
Contributions scientifiques majeures
Ses travaux ont permis de démontrer que les gorilles possèdent des comportements sociaux complexes, des liens familiaux forts et une grande intelligence émotionnelle. Elle a été la première à documenter certains comportements, comme les transferts de femelles entre groupes, l'existence d'infanticides par les mâles dominants ou encore la capacité des gorilles à recycler les substances nutritives.
Impact sur la conservation
En fondant le Karisoke Research Center en 1967 au Rwanda, Fossey a posé les bases des stratégies modernes de conservation, combinant recherche sur les comportements et protection active contre le braconnage. Son combat a permis de sensibiliser la communauté internationale à la cause des gorilles et de faire évoluer les politiques de protection animale.
Patrimoine
Au-delà de ses découvertes scientifiques, Fossey a transformé la perception publique des gorilles, contribuant à remplacer l'image d'animaux dangereux par celle d'êtres sociables dotés d'une grande sensibilité – un changement crucial pour leur survie. Son livre « Gorilles dans la brume » et son engagement acharné font d'elle l'une des figures emblématiques de la primatologie.
VIDEOS
Film sur Diane Fossey Gorilles dans la brume BO
Jane Goodall, née le à Hampstead (Londres) et morte le à Los Angeles (États-Unis), est une éthologue, primatologue et anthropologue britannique.
Elle est la première scientifique à avoir observé et rapporté que les chimpanzés utilisent des outils pour s'alimenter. Ses travaux transforment profondément la compréhension des rapports entre les êtres humains et les autres animaux.
En 1977, elle fonde le Jane Goodall Institute pour la protection de la biodiversité, l'aide au développement durable et l'éducation.
Jane Goodall a révolutionné la primatologie par ses découvertes sur le comportement et l'intelligence des chimpanzés, transformant en profondeur la relation entre humains et animaux.
Découvertes scientifiques majeures
Les chimpanzés fabriquent et utilisent des outils, ce qui prouve que cette capacité n'est pas réservée à l'espèce humaine.
Les chimpanzés sont omnivores et chassent activement, contrairement à ce que l'on croyait auparavant.
Ils manifestent des émotions telles que la compassion, le deuil, et développent des liens familiaux très étroits, notamment entre mère et enfant.
Goodall a mis en évidence l'existence de cultures animales, en démontrant des variations de comportement entre groupes de chimpanzés selon leur localisation.
Elle a identifié des personnalités uniques chez chaque chimpanzé, en leur donnant des noms et en individualisant l'étude.
Changement des rapports hommes-animaux
Goodall a effacé une partie de la frontière entre êtres humains et animaux en révélant la complexité sociale et cognitive des chimpanzés.
Son approche empathique et immersive contredit l'image d'un animal « inférieur » et pousse à reconnaître l'existence d'une véritable vie émotionnelle et culturelle chez d'autres espèces.
Ces découvertes invitent à une remise en cause des rapports de domination et à une réflexion éthique sur le respect et la protection des animaux, fondant le mouvement moderne de la conservation et du bien-être animal.
Ces avancées scientifiques continuent à influencer la biologie, l'éthologie, la philosophie et l'engagement en faveur des droits des animaux.
- Franz De Waal
Il est professeur en éthologie des primates au département de psychologie de l'université Emory à Atlanta et directeur du Centre des chaînons vivants au Centre national Yerkes de recherche sur les primates à Atlanta. Il a publié de nombreux livres de vulgarisation dont La Politique du chimpanzé, De la réconciliation chez les primates et Le Singe en nous...
Frans de Waal a profondément renouvelé la compréhension des comportements sociaux, émotionnels et moraux chez les primates non humains, notamment en étudiant les bonobos et les chimpanzés.
Apports scientifiques majeurs
Il a démontré l'existence de la réconciliation après conflit chez plusieurs espèces de primates, un comportement longtemps jugé exclusivement humain.
Ses recherches ont mis en évidence des capacités d'empathie, de coopération, de réciprocité, et un sens de la justice équitable chez les grands singes.
De Waal a également montré que des comportements complexes (altruisme, tolérance à la diversité) existant chez les primates, dépassent les stéréotypes sur la violence ou la compétition animale.
Il a réfuté l'idée que la moralité se limite à une construction culturelle humaine, et propose qu'elle trouve ses racines dans la biologie partagée avec d'autres mammifères.
Relations homme-animal selon de Waal
De Waal réduit la distance entre humains et animaux, affirmant que nous faisons partie d'une continuité comportementale, cognitive et émotionnelle avec les autres primates.
Il invite à repenser les notions de supériorité humaine et met en avant la nécessité d'un changement de perspective, reconnaissant l'existence de personnalités, de normes sociales, d'équité et d'empathie chez d'autres espèces.
Ses travaux encouragent à traiter les animaux avec davantage de respect, en soulignant la parenté éthique et affective qui nous lie à eux, ce qui impacte les débats sur les droits, la protection et le bien-être animal.
Son approche a contribué à une redéfinition majeure des rapports homme-animal dans les sciences, la philosophie et l'éthique contemporaine.
Dans son livre : "Somme-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux", il raconte la capacité de concevoir des outils des grands singes et des chimpanzés, la conscience de soi d'une éléphante qui se reconnait dans un miroir, la reconnaissance faciale chez les moutons, la coopération des orques pour chasser le phoque... Quelques traits que l'on retrouve chez l'espèce humaine.
Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites
physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du
mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné. »
Pour connaître de nombreuses annecdoctes sur les animaux : Sciences bestiales