Invitation au voyage...Quelques films
- La vie sauvage de C. Kahn
Synopsis :L'histoire s'inspire de l'affaire Xavier Fortin où, après une séparation douloureuse avec sa compagne, un père de famille se cache pendant onze ans avec ses deux fils. Ils mènent ensemble une vie de marginaux, proche de la nature et refusant les structures sociales habituelles. Le père est finalement arrêté et condamné pour avoir enlevé les enfants à leur mère. Le réalisateur évite cependant de prendre parti.
- La vie sauvage de C. Kahn
Synopsis :
Critique Télérama
Cédric Kahn s'est inspiré de l'histoire vraie de la famille Fortin : un père en cavale avec ses deux enfants, qui grandissent, hors du monde, dans un état de fuite permanente. Le cinéaste colle au trio, reléguant au second plan la mère et les années de procédures pour faire arrêter son ex. Mais il n'avantage aucun des camps, évasif sur les intentions idéologiques de la « vie sauvage » (vieux mirage baba ou utopie de la décroissance ?), peu indulgent avec ce qui attend les nomades s'ils se sédentarisent dans la famille maternelle — un pavillon de banlieue sinistre...
Le seul parti qu'il prend est celui des enfants : dociles parce que manipulables quand ils sont tout jeunes, plus indécis quand les voilà ados. Les bons côtés, liberté, communion avec la nature, n'ont qu'un temps. Leur père, ce héros, se transforme peu à peu à leurs yeux en un jusqu'au-boutiste triste — beau contre-emploi (ou pas) pour Mathieu Kassovitz et son catogan ; leur mère (Céline Sallette) est une pasionaria qui semble plus assoiffée de vengeance que de paix. Des deux, ils sont otages.
On aime la sécheresse avec laquelle le cinéaste filme chaque décision des parents comme un déchirement. Ainsi, dès la première séquence, le départ de la mère abandonnant une vie qu'elle avait d'abord choisie. Ici, chacun a toujours ses mauvaises raisons d'être un salaud, de décider pour les autres. De ce point de vue-là, Vie sauvage, qui pose, sans y répondre, quelques questions essentielles — sur l'éducation, la norme —, porte bien son titre : la sauvagerie y est destructrice.
— Aurélien Ferenczi
- Into the wild de Sean Penn
Christopher McCandless est un étudiant américain brillant qui vient d'obtenir son diplôme et qui est promis à un grand avenir. Rejetant les principes de la société moderne, après un dîner dans un restaurant avec ses parents, pour fêter son diplôme, il décide de partir sur les routes, sans prévenir sa famille. Il renonce ainsi au rêve américain pour une vie aventurière. Il brûle ses papiers et envoie toutes ses économies à Oxfam. Il part en voiture vers le sud des États-Unis. Il découvre l'Arizona, le Grand Canyon, la Californie et trouve divers petits boulots à travers le Dakota du Sud ou encore le Colorado afin de financer le reste de son voyage. Il arrive au Mexique, lorsque lui vient l'idée d'aller en Alaska. Il met tout en œuvre pour y arriver et parvient finalement à Fairbanks en auto-stop. Il découvre les montagnes enneigées et se réfugie dans un bus abandonné. Il y restera une centaine de jours. Plus de trois mois de solitude, de compréhension de la nature et de l'être humain. Il découvre en Alaska le bonheur toujours recherché, une paix spirituelle et une sorte de paradis pur et sain. Au bout de deux ans de voyage, il décide qu'il est temps de rentrer chez lui. Mais il est bloqué par la rivière et se voit contraint de rester dans le bus, en attendant que l'eau du fleuve descende.
Affamé, il se base sur son guide botanique Tanaina Plantflore qu'il interprète mal et s'empoisonne accidentellement en mangeant des graines de Hedysarum mackenzii, toxique et différente de Hedysarum alpinum (une légumineuse ressemblant à la gesse tubéreuse) dont la racine renflée est consommée dans certaines conditions par les populations autochtones.
Entre-temps, il comprend que la solitude n'est pas l'idéal de l'homme. Chris est un jeune homme aimé de tous, en effet, toutes les personnes rencontrées au fil du voyage se prendront d'amour ou d'amitié pour lui. Mais, aveuglé par son rêve obstiné de l'Alaska, Christopher ne perçoit pas le bonheur que peut procurer l'amour de l'autre. Il en prend conscience en lisant les lignes d'un ouvrage de Tolstoï qui décrit le bonheur parfait dans une microsociété rurale. Peu de temps avant sa mort, Christopher McCandless écrit au stylo sur une page d'un livre « Happiness only real when shared » (« Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé »).
Le film se termine sur un autoportrait photographique de Christopher McCandless pris peu de temps avant qu'il meure. Un texte explicatif mentionne que des chasseurs l'ont trouvé deux semaines après sa mort.